Histoire de Framerville-Rainecourt et généalogie

Vous pouvez consulter les documents à la mairie, aux heures de permanence.

Histoire de Framerville-Rainecourt

aquarelle de Caroline de Castéja représentant le château

 

L’histoire de Framerville et de Rainecourt est très ancienne. 

 

AUX ORIGINES

Grâce aux prospections réalisées par les archéologues en amont de la construction de l'A29 (1998), une présence de l'homme a été constatée sur le site dès le Paléolithique supérieur (environ 10 000 ans avant Jésus-Christ).

C’est le « le fond d'Herleville » (A l’est de la commune de Framerville-Rainecourt) qui a témoigné de l’occupation la plus importante  environ 2 000 ans avant J.-C. Les restes d’un bâtiment sur poteaux de bois, des fosses et des silos ont été datés d’environ 800 ans avant J.-C. Dans l’un des silos (fosses creusées dans la terre, souvent en forme de poire, pour conserver le grain)  a été découvert un corps humain enseveli volontairement ; il s’agit d’une femme d’une vingtaine d’années probablement inhumée rituellement dans ce silo abandonné.

200 ans avant Jésus-Christ, une ferme a été ensuite implantée un peu plus à l’ouest, avec un enclos fossoyé double et un seul silo. Un magnifique vase à balustre a été découvert dans l’un des fossés. Vers la Tène finale (environ 100 avant Jésus-Christ), une autre ferme, plus grande et entourée d’un enclos fossoyé triple  a peut-être supplanté la précédente. Peu avant la conquête romaine (qui débute en 58 avant J.-C.) une ferme a vu le jour, avec un enclos fossoyé et un important réseau parcellaire (délimitation de parcelles agricoles). Deux tombes à incinération ont été mises à jour à proximité. 

Dans la fosse Mangeart, au sud-est de la commune, des fossés parcellaires sont contemporains de ces habitats.

La prospection aérienne, initiée par Roger Agache, véritable archéologue des airs, a permis  de constater l’aménagement ultérieur de grandes fermes gallo-romaines, notamment sur la Fosse Mangeart.

 

DU MOYEN-AGE… 

En 1868, un historien érudit, l’abbé Poiré, entama des fouilles sur l’emplacement d’une ancienne carrière au lieu-dit « Sur les Monts ». L’exploitation régulière de la craie avait été abandonnée 50 ans plus tôt. Une vingtaine de tombes mérovingiennes ou franques y furent découvertes. Les objets prélevés sur ce site et les dessins effectués furent déposés à Amiens auprès de la Société des Antiquaires de Picardie qui avait financé les travaux. Il n’en reste malheureusement aucune trace. Mais, à l’époque, des sépultures étaient encore parfaitement visibles

A l’initiative de M. Gendre, professeur au CEG de Chaulnes, de nouvelles fouilles furent menées avec succès en 1966. Nouvelles malchance : tout ce qui avait été découvert et stocké au domicile de M. Gendre, fut cambriolé peu de temps après. Sur le terrain, il ne reste aujourd’hui rien de ce cimetière mérovingien ou franc. 

Le nom de Framerville (Frameri villa, Fraimville ou Frainiville), « habitat parmi les fresnes » ou encore, nom d’homme germanique, Framehaut ,accolé au latin villa (domaine),  apparaît en 1170. Celui de Rainecourt (Ramicourt, Raynecourt, Rancourt, Reinecourt) , « bois touffu » ou nom d’homme germanique, Raganus accolé au suffixe latin corhem, date de la même époque. Les deux paroisses se sont rapprochées dès 1262.

L’église primitive de Framerville, avec Sainte-Geneviève pour patronne, fut bâtie au XIIIème siècle et reconstruite au XVIème puis au XVIIème siècle. A l’époque féodale, la terre de Framerville était un simple fief de la seigneurie de Longueval. Une branche cadette de cette maison vint l’occuper vers le milieu du 13ème siècle ; le premier seigneur aurait été Beaudoin de Longueval qui accompagna Saint-Louis en croisade.

En 1396, Louis d’Argies, qui épousa Marie de Bracquemont, était seigneur de Framerville. Au XVème siècle, ce domaine est possédé par la famille de Boussi.

 

… AU XVIIIème SIECLE.

Au XVIème siècle, la famille de Rivery, en devient propriétaire puis le cède à Antoine de Festard.  En 1610, les Collemont, riche famille de négociants amiénois, se portent acquéreurs.  

Le château de Framerville  est l’œuvre de Claude de Collemont (+ 1694) ou de son fils Charles (+1703). Le 5 mai 1744, Jean-Charles de Collemont,  ancien capitaine de cavalerie et lieutenant des maréchaux de France à Péronne, « demeurant en son château de Framerville », fit don à sa nièce, Marie-Geneviève du Fossé de Watteville,  de la seigneurie de Framerville ainsi que de la seigneurie voisine d’Herleville. Marie-Geneviève épousa en 1750 François d’Efriches d’Oria, seigneur de Cayeux-en-Santerre. En 1759, elle reçut de ses parents la seigneurie de Rainecourt.

La construction de ce qu’on appelait « le petit château », lequel existe toujours, remonte probablement à cette époque. Cette élégante construction longue de 50 mètres, était située à l’extrémité de la cour d’honneur.

En 1779, Stanislas de Biaudos, comte de Casteja  épousa leur fille, Elisabeth. Brillant officier, Stanislas avait été décoré, à 24 ans, de l’Ordre de Saint-Louis. Colonel commandant le régiment Royal Comtois puis général, commandant la place d’Arras, il se préoccupa de la gestion des terres de Framerville, Rainecourt et Herleville. Elu député suppléant du baillage de Péronne le 25 avril 1789 pour les Etats-Généraux, il ne siégea pas et continua son service au sein des Armées. Refusant de prêter le nouveau serment, il démissionna et émigra, rejoignant l’armée des Princes en Allemagne et laissant sa femme dans une situation délicate. Elle fut emprisonnée de novembre 1793 à juillet 1794. Gravement malade, Stanislas mourut en 1792, près de Namur. Avant de décéder, il avait signé une déclaration précisant que ses biens français appartenaient à sa femme (il en possédait en Belgique). Celle-ci put ainsi les récupérer au terme d’une bataille juridique de huit années.

 

DE 1 800 A 1914. 

 

  • VIDOCQ ET LES CHAUFFEURS DU SANTERRE

 

A la fin du XVIIIème siècle et au début du XIXème, profitant des désordres de la période révolutionnaire, des bandes de voleurs qui n’hésitaient pas à « chauffer » dans l’âtre des cheminées les pieds de leurs victimes, terrorisèrent la région. 

Le Directoire puis l’Empire remirent de l’ordre mais la défaite de Waterloo et l’invasion des troupes étrangères favorisèrent la renaissance des bandes organisées. La police était d’autant plus impuissante que les témoins gardaient le silence par crainte des représailles.

En 1819, la situation était telle que le Ministre de l’Intérieur dépêcha dans le Santerre l’un de ses hommes les plus habiles, François Eugène Vidocq. 

Né à Arras le 25 juillet 1775, Vidocq, après une jeunesse passablement désordonnée, avait offert, en 1809, ses services au baron Pasquier, Préfet de police. Dans le courant du mois d’octobre 1819, déguisé en colporteur, François Vidocq descendit, sous le nom de Frénot, dans un hôtel de Rosières puis s’installa à Harbonnières.  Progressivement, il identifia les chefs de la bande et parvint à s’y faire admettre en participant à plusieurs vols avec effraction. La principale tête de la bande était une femme d’une cinquantaine d’années, Prudence Pezé, native d’Harbonnières et fileuse à Rainecourt. L’assassinat ne l’effrayait pas : se postant au bord de la route pour mendier, elle n’hésitait pas à poignarder le voyageur sans méfiance. On l’appelait « la louve de Rainecourt ».

La base opérationnelle des chauffeurs du Santerre était l’auberge de Rainecourt située à l’aplomb de la « vallée Babette » dont les bois jouxtaient commodément la haie fermant la cour. En février 1820, Vidocq fut invité par les bandits à se joindre à une expédition nocturne dans une grosse maison de Berny-en-Santerre. Il prévint les gendarmes qui attendirent les brigands. Ce fut une véritable bataille. Bien que blessée, « la louve de Rainecourt » parvint à s’enfuir. Elle fut arrêtée le lendemain à Rainecourt grâce aux informations de Vidocq. Condamnée à mort le 27 juillet 1820, elle fut décapitée à Rosières le 17 octobre de la même année.

 

  • MONSEIGNEUR DE BOMBELLES

 

En vertu d’un partage survenu en 1809, André Biodos de Castéja, fils de Stanislas, devint propriétaire  du château de Framerville et du parc. Maire de Framerville en 1804, il céda la propriété en 1815 à l’un de ses frères, Marie-François, vicomte de Castéja, né en 1781, chef d’escadron des Cuirassiers d’Orléans. Celui-ci épousa quatre ans plus tard, Caroline de Bombelles, fille du marquis de Bombelles, née le 1er mars 1794. Le marquis,  brillant diplomate du temps de  Louis XVI avait perdu sa femme en 1800. Inconsolable, il était entré dans les ordres. Nommé évêque d’Amiens en 1817, ce fut lui qui célébra le mariage de sa fille Caroline. 

Marie-François fut élu député de la Somme en 1830. Mais, après l’abdication de Charles X, il refusa de prêter serment à Louis-Philippe, fut déchu de son mandat et se retira à Framerville ; son château devint le lieu de rendez-vous des « légitimistes », c’est-à-dire hostiles à Louis-Philippe.

Caroline, fidèle à la duchesse de Berry, mère du duc de Chambord que les légitimistes souhaitaient mettre à la place de Louis-Philippe, vécut à Framerville où elle aimait recevoir son père, monseigneur de Bombelles. Douée pour l’aquarelle, elle nous a laissé de jolis tableaux représentant le château et le parc. Elle est décédée à Framerville le 6 mars 1861, sans descendance, à l’âge de 67 ans. Son mari l’a suivie l’année suivante. Tous deux furent inhumés près d’une abside de l’église  de Framerville.

Le neveu de Marie-François, Rémi-Léon, installé en Angleterre à la suite de son mariage, vendit le château quatre ans plus tard. (En 1910, Emmanuel, marquis de Castéja, le fils naturel qu’il avait eu de Mercédès Alvarez et qu’il avait reconnu et adopté, racheta le château)

 

  • 1870 LA GUERRE FRANCO-PRUSSIENNE.

 

Le 25 novembre 1870, 25 lanciers prussiens traversèrent Framerville. Ces incursions se renouvelèrent fréquemment jusqu’au 26 décembre, date à laquelle, le village subit le passage d’importantes troupes allemandes de toutes armes marchant sur Péronne assiégée.

Du 4 au 9 janvier 1871, c’est à dire pendant le bombardement de Péronne, Framerville dut loger 4 batteries du 8ème Régiment d’Artillerie, avec son colonel. Le maire et son adjoint furent en but à la brutalité des hussards prussiens. Cette occupation et ces mauvais traitements allèrent de pair avec les réquisitions  de bestiaux, farine, blé, avoine, paille, fourrage etc…
 

  • L’ARRIVEE DU CHEMIN DE FER.

 

La ligne Albert-Montdidier (60 km) fut d’abord  ouverte, le 25 juin 1889, de Montdidier à Rosières-en-Santerre puis, le 26 octobre de la même année, de Rosières à la bifurcation de Fricourt qui permettait de se rendre à Ham. La ligne Albert-Fricourt-Péronne avait été inaugurée le 1er avril 1889 puis prolongée jusqu’à Ham à partir du 24 octobre 1889 (Cette ligne fut fermée en 1949).

La gare de Framerville se trouvait à l’extrémité de la rue d’Harbonnières (aujourd’hui rue des Vergers). Le train transportait aussi bien des voyageurs que des marchandises.

Le train, parti d’Albert, s’arrêtait à Bécordel-Bécourt, Fricourt, Bray-sur-Somme, Froissy, Chuignolles, Proyart (La Râperie), Framerville, Harbonnières, Rosières, Caix-Vrély, Le Quesnel-Beaufort, Bouchoir, Arvillers-Hangest, Davenescourt, Becquigny, Fignières. Montdidier.

(La ligne fut fermée aux voyageurs en 1949 puis déclassée en 1950).

 

  • LA GRANDE GUERRE 1914-1918

 

Dès la fin du mois d’août 1914, Framerville et Rainecourt furent le théâtre d’un affrontement sanglant entre la droite de l’armée allemande et des régiments de la VIème armée commandée par le général Maunoury, en cours de formation. La bataille dite de Proyart ne dura qu’une journée, le 29 août, mais fit 2 800 morts. L’armée allemande, un instant ralentie, obliqua sa course vers l’ouest de Paris et la Marne tandis que quelques-uns de ses éléments se dirigeaient sur Amiens.

C’est dans cette tourmente qu’une jeune institutrice, Adrienne Dumeige, recueillit des cavaliers français, blessés, appartenant au 5ème Dragons, les cacha, les soigna et réussit à les faire évacuer.

Adrienne était née le 13 mai 1894 à Friville-Escarbotin. A la fin de ses études à l’Institut Catholique d’Amiens, elle vint passer ses vacances au château de Framerville devenu internat de jeunes filles depuis 1910. Fuyant la bataille au matin du 29 août, elle s’enfuit à Rosières en compagnie de son amie, institutrice comme elle, Monique Durand, de la mère et de la grand-mère de celle-ci. Le soir, elle décida de rester  sur place pour soigner les blessés transportés dans une salle de classe de l’école maternelle de Rosières. Le lendemain, les Allemands occupèrent la ville. Des habitants la ravitaillaient discrètement. Adrienne voulait éviter que ses protégés soient arrêtés et transférés en Allemagne comme prisonniers de guerre.

La clandestinité ne dura que quelques jours. Découverte par deux officiers allemands, Adrienne fut emmenée à Proyart. Là, elle comprit qu’elle allait être conduite à Cambrai pour soigner des blessés allemands. Avec l’aide d’un médecin français, elle parvint à revenir à Rosières et à faire évacuer ses blessés sur Amiens. Près de l’église de Framerville, un panneau résume l’épopée de la jeune femme qui fut décorée de la Légion d’Honneur et reçut la Croix de guerre.

Au lendemain de la Bataille de la Marne (5 et 6 septembre), Framerville et Rainecourt furent libérés par les cavaliers du 5ème Dragons. La ligne de front se figea, après de furieux combats sur une ligne Foucaucourt-Heleville-Lihons face aux positions tenues par les Allemands s’appuyant sur Faÿ, Vermandovillers, Chaulnes. C’est lors de ces combats que le colonel Rabier trouva la mort le 29 septembre 1914 et avec lui nombre de ses soldats.

Marie-Célestin Louis Henri Rabier, né à Colmar en 1857, Saint-Cyrien, dirigeait l’attaque de la 55ème Brigade d’Infanterie (99ème et 22ème RI) sur Herleville et Foucaucourt,  depuis son poste de commandement situé sur la commune de Rainecourt, près du Bois Saint-Martin, lorsqu’il fut tué sur le coup par un éclat d’obus. Un monument, au bord de la route 1029, marque l’emplacement où il est tombé. Chaque 11 novembre, la Commune de Framerville-Rainecourt et le Souvenir Français y déposent une gerbe à sa mémoire.

Framerville et Rainecourt constituaient une base arrière pour les troupes françaises. Depuis la vallée sèche toute proche, des batteries d’artillerie tiraient sur Vermandovillers et Chaulnes. Des « cagnas », creusées dans les pentes des larris, desservies par une voie de chemin de fer à voie étroite, permettaient d’abriter munitions et matériels.

L’offensive alliée de 1916 permit  aux troupes françaises de reprendre Faÿ, Vermandovillers, Estrées-Deniécourt, Soyécourt, Berny, Chilly… Mais pas Chaulnes. Au début de l’année 1917, les troupes britanniques prirent le relais des troupes françaises sur cette partie du front et s’installèrent à Framerville et Rainecourt. En mars de cette même année, les Allemands se replièrent sur la ligne dite Hindenburg. Le front s’éloigna vers l’est.

Au printemps 1918, l’offensive menée par le général Ludendorff bouscula les régiments britanniques qui reculèrent jusqu’à Villers-Bretonneux.  Nos deux communes furent à nouveau occupées. L’organisation du commandement unique permit aux armées alliées d’endiguer l’offensive allemande puis de prendre l’initiative. Dans le Santerre, ce sont principalement les soldats australiens et anglais qui libérèrent les villages en août 1918.

Le 8 août 1918, un peloton d’automitrailleuses britanniques fit irruption dans les rues de Framerville et sema la panique dans les rangs ennemis. Le lieutenant Rollings, du Worcestershire Regiment, pénétra dans une « maison imposante » située à l’extrémité de la rue de Lihons (aujourd’hui rue de l’Eglise) qui servait de poste de commandement aux officiers allemands et s’empara de documents confidentiels (des plans de la ligne Hindenburg).

Les bataillons australiens, notamment le 14ème Bataillon,  prirent le relais. Le caporal William James Harding fut tué à la sortie du village, au lieu-dit « Le Bois Madame », le 20 août, par un éclat d’obus. Né en novembre 1893 à Tooborac, à 100 km au nord de Melbourne, il s’était fait enrôler dans l’Armée australienne  (Australian and New Zealand Army Corps) en juillet 1915. Son corps n’a jamais été retrouvé. Le 8 juillet 2017, à l’initiative de la Commune de Framerville-Rainecourt, des Anciens Combattants de la commune et du Souvenir Français, en présence de sa petite nièce et du major Coburn représentant l’Ambassade d’Australie, un panneau commémoratif fut inauguré là où il était tombé.

Le pilote de chasse Georges Lebeau ne se battit pas dans le Santerre mais il était natif de Framerville. Ce fils d’agriculteur, passionné d’aviation, obtint son brevet de pilote militaire le 22 juin 1914 à Pau et fut promu sous-lieutenant le 5 mars 1917. Il remporta 4 victoires en combat aérien. Titulaire de la Croix de Guerre avec palmes, de la médaille militaire et de la Légion d’Honneur, il est décédé en 1963.

Après les terribles ravages des combats, de l’occupation, de la pratique  de « la terre brûlée », il fallut reconstruire. Un enfant de Framerville, René Gouge, fut l’un des artisans de la Reconstruction.

 

 

Gouge René

Alphonse René Gouge, né le 3 novembre 1869, rue de Lihons, avocat, trop âgé pour être envoyé au front, fut mis en sursis d’appel pour se consacrer à l’aide aux populations en difficulté. A partir de 1916, il s’investit  dans la Fédération des Associatio?ns Départementales des Sinistrés et contribua à l’élaboration et au vote de la loi du 17 avril 1919 sur les dommages de guerre dite « loi des sinistrés ». Son élection au Sénat en janvier 1920 consacra son rôle prépondérant. Le 17 décembre 1922, il fut élu conseiller général du canton de Bray-sur-Somme. Il est décédé à Paris le 28 février 1925.

Le château de Framerville ne fut pas reconstruit ; le coût estimé était exorbitant et les dommages de guerre très insuffisants.  Ses ruines furent rasées. Seul subsista le « petit-château » aujourd’hui toujours habité et que l’on appelle tantôt « les communs » tantôt « l’orangerie ». L’église Sainte-Geneviève fut restaurée par l’architecte  rouennais Pierre Chirol de 1924 à 1926. Seul l’essentiel du chœur, datant de la première période du style gothique, est d’origine. Les vitraux sont du maître-verrier Tembouret d’Amiens. Pierre Chirol (1881-1953) a également réalisé le monument aux morts en 1926. 

L’église Saint-Nicolas, à Rainecourt, très endommagée, fut reconstruite dans le même style. Désacralisée dans les années 1970, elle est devenue salle de réunion.

          

  • 1940-1944

 

En mai et juin 1940, de brefs mais violents combats se déroulèrent dans la Santerre. Les habitants prirent le chemin de l’exode avant d’être rattrapés par la progression rapide de l’armée allemande. 

Une batterie d’artillerie française fut installée dans la ferme Stoclin, rue de Lihons, à la sortie du village. Plusieurs maisons furent endommagées par des tirs allemands. Et ce fut l’Occupation jusqu’en 1944.

Maxime Edouard Garin, né en 1908 à Framerville, fut l’un des premiers résistants. Devenu gendarme en 1934,  il fut affecté à Trie-Château (Oise) après l’armistice. Patriote ardent, il s’engagea tout de suite dans le réseau de résistance « Saint-Jacques » dirigé par le colonel de gendarmerie Maurice Duclos.  Maxime fournit des faux-papiers à des prisonniers évadés, transmit des informations à Londres et, le 14 juillet, il fleurit le monument aux morts ce qui était strictement interdit par l’occupant. Ses opinions étaient connues ; il fut dénoncé. Pour le protéger, sa hiérarchie le muta dans la Somme, à Moreuil. Mais il fut arrêté par des policiers allemands, dans les locaux de la gendarmerie,  le 21 octobre 1941 et fusillé dans les fossés de la citadelle d’Amiens le 30 décembre.

La grande caserne d’Amiens, siège de la Gendarmerie de la Somme et des services des trois départements de l’ancienne Picardie, porte son nom.

L’abbé Jean Leblanc, curé de Framerville fut arrêté le 19 mai 1944 et mourut dans « le Train de la mort » parti de Compiègne le 2 juillet 1944 en direction du camp de Dachau. Né le 1er novembre 1899 à Ascq (Nord), il avait été ordonné prêtre à Amiens le 29 juin 1932.D’abord professeur au petit séminaire de Saint-Riquier, il avait été nommé curé de Framerville en 1937. Mobilisé dans le service de santé, il était aumônier du centre hospitalier de Paris-Plage (Le Touquet) quand arriva la débâcle de 1940. Prisonnier à Lûbeck, il était rentré à Framerville en 1942.

 

                                                                   Marcel QUEYRAT

 

Les deux communes de Framerville et de Rainecourt ont fusionné le 1er /1/1964.

 

                                                             


 

BIBLIOGRAPHIE : 

 « Gentilhommières en Picardie »  P. Seydoux. Ed de la Morande. 2002.

« Les Chauffeurs du Santerre » A. Varloy. Res Universalis. 1990.

« La Somme sous l’occupation allemande » Abbé Ch. Calippe. Office d’édition et de diffusion du livre d’histoire. 1994.

« Le Journal des Moissons sanglantes » M. Queyrat. La Vague Verte. 2010.

« Les chemins de fer de la Somme au début du XXème ». D.Delattre. Ed. Delattre. 2011.

Les bulletins municipaux de Framerville-Rainecourt.

 

stèle dédiée au colonel Rabier

Adrienne Dumeige

 

A l’occasion de la cérémonie du 14 Juillet 2019, Arlette LENDROIT, artiste peintre, a offert à la Municipalité un portrait d’Adrienne DUMEIGE, en présence de la famille de cette institutrice qui, en 1914, avait recueilli, caché et soigné des soldats blessés.

Adrienne DUMEIGE passait ses vacances à Framerville lorsque se déclencha, le 29 août 1914, la Bataille de Proyart-Framerville. »